L’Union européenne fait un premier pas en faveur de la « réparabilité » des produits

Selon certains spécialistes, la durée de vie des machines à laver (il en existerait actuellement 10 000 modèles disponibles sur le marché européen) serait aujourd’hui inférieure de deux années à ce qu’elle était il y a dix ans. Par ailleurs, la phase de production représenterait plus de la moitié de l’empreinte carbone d’un appareil. Outre l’impact sur le climat, cet état de fait génère des déchets et ampute sérieusement le porte-monnaie des consommateurs.

Le 1er octobre, la commission européenne a complété sa directive sur l’écoconception avec neuf nouvelles règles sur les appareils électroménagers, dont certaines peuvent être considérées comme un premier pas vers le droit à réparer. Ainsi, pour les lave-linge et sèche-linge ménagers, les réfrigérateurs, les congélateurs, les lave-vaisselle et les téléviseurs, les fabricants devront assurer la disponibilité des pièces de rechange en stock durant une période allant de sept à dix ans selon les composants. De plus, des notices d’information sur la réparation et l’entretien devront être tenues à la disposition des réparateurs professionnels et les pièces devront pouvoir être changées à l’aide d’outils d’utilisation courante sans dommage irréversible pour l’appareil. Ces règles entreront en vigueur le 1er mars 2021.

Les associations engagées sur les questions de la « réparabilité » et de l’obsolescence reconnaissent que cette décision constitue un progrès. Mais elles regrettent qu’elle ne concerne pas les particuliers pour ce qui est de la possibilité de réparer les produits (ce qui poserait, selon les constructeurs, un problème de responsabilité) et qu’elle ne porte pas sur d’autres articles très courants, comme le petit électroménager (machines à café, aspirateurs…) ou les smartphones. Des entreprises ont cependant déjà engagé des actions dans ces secteurs, comme le leader mondial du petit équipement domestique, le français SEB, ou le fabricant de smartphones néerlandais Fairphone. Cela étant, la question du coût de la réparation, et donc du prix des pièces de rechange, entrera certainement aussi en ligne de compte dans la dynamique de ce nouveau marché.