Bonnes et mauvaises nouvelles en matière de financements politiques aux Etats-Unis

Après Google, Facebook et Microsoft (voir Impact Entreprises n° 198), ce sont quatre nouvelles entreprises, parmi lesquelles News Corp. (qui détient notamment le Wall Street Journal) et la compagnie pétrolière Occidental Petroleum, qui ont annoncé la rupture de tout lien avec l’American Legislative Exchange Council (ALEC), un groupe d’intérêts à qui il est notamment reproché son intense activité pour bloquer les initiatives en faveur d’une régulation climatique et des énergies renouvelables de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Si certaines associations et des investisseurs engagés se réjouissent de ce retrait, tout en souhaitant qu’il s’accélère, d’autres dénoncent l’hypocrisie de ces mêmes sociétés qui soutiennent les activités des climato-sceptiques membres du Congrès américain. C’est en particulier le cas de Microsoft et de Google, qui ont respectivement versé, depuis 2008, 1 million et 700 000 dollars, selon un rapport paru en juillet (Disrupt Denial : How Big Business is Funding Climate Change Denial in the 113th Congress), afin de financer les campagnes de représentants du Congrès considérés comme climato-sceptiques, et ce en dépit de leurs déclarations et de leurs actions en faveur de la lutte contre le changement climatique.

 

Outre-Atlantique, les positionnements des entreprises vis-à-vis des financements des partis politiques font l’objet d’une observation de plus en plus approfondie de la part des investisseurs engagés, qui déplorent des atteintes à la démocratie, des dépenses souvent très importantes et des positions parfois contradictoires. Cette préoccupation s’inscrit dans un mouvement plus large, qui consiste à exiger une plus grande transparence de la part des sociétés en matière de dépenses de nature politique. A ce titre, le Center for Political Accountability (CPA) et le Ziklin Center for Business Ethics ont publié dernièrement leur quatrième indice sur la transparence des sociétés américaines en matière de dépenses politiques. Le CPA et le Ziklin Center ont étudié les 300 plus importantes sociétés de l’indice S&P 500 et relevé que 53 % des sociétés étudiées à la fois en 2013 et 2014 avaient amélioré leur niveau de transparence, un résultat encourageant, mais pas encore suffisant selon les auteurs.

http://www.politicalaccountability.net/index.php?ht=a/GetDocumentAction/i/8642