En mai dernier, Shell avait publié une lettre ouverte faisant office de réponse à la demande officielle que les organisations américaines, Carbon Tracker Initiative (CTI) et Ceres, avaient adressée à 45 compagnies pétrolières en ce qui concernait l’évaluation de leurs actifs, ces organisations estimant que ces actifs étaient surestimés (“stranded assets”) au regard du contexte lié au changement climatique. Dans cette lettre, le groupe avait indiqué qu’il ne pensait pas que ses réserves prouvées en pétrole et en gaz seraient dévaluées du fait des efforts de la communauté internationale pour réduire la consommation d’énergie fossile et inverser la courbe des émissions. Dans un document de 50 pages, les deux organisations ont répondu point par point aux arguments de Shell, arguant notamment que contrairement aux éléments avancés par la compagnie, la durée de vie de ses réserves était assez longue pour être sensiblement impactée par les effets d’accords conclus à l’échelle internationale et que certains projets contenus dans le portefeuille exigeaient désormais des coûts de développement trop élevés susceptibles de générer de la destruction de valeur pour les actionnaires.