Un rapport de RSE, pour quoi faire ?

L’approbation par le Parlement européen d’une directive rendant obligatoire pour une partie des entreprises européennes la publication d’informations non financières dans leur rapport de gestion constitue une importante avancée. Même si les négociations ont inévitablement abouti à des compromis qui génèrent nombre d’insatisfactions, il s’agit d’une première étape susceptible de fournir des bases pour une comparaison entre les entreprises. Cette possibilité est souhaitée par de nombreux acteurs et l’association américaine CERES veut, pour cette même raison, uniformiser les modèles de reporting sur les différentes places boursières mondiales. Mais la comparaison est un exercice difficile. L’approche sectorielle est souvent évoquée, mais elle ne résout pas toutes les difficultés (les secteurs étant souvent plus hétérogènes qu’il n’y paraît) et devrait sans doute être complétée par une démarche par filière. Cela étant, la construction d’un reporting extra-financier ne peut s’exonérer d’une question préalable cruciale : à qui s’adresse-t-il ? aux actionnaires de l’entreprise ? à ses clients ? à ses salariés ? aux différentes composantes de la société ? Si les préoccupations et les intérêts des différents groupes peuvent se compléter, ils ne sont pas toujours convergents. Reste à savoir si les divergences qui apparaîtront affecteront ou non l’objectivité des rapports…