GDF Suez devrait céder 20 % de ses parts dans le barrage géant de Jirau (situé sur la rivière Madeira au Brésil) au groupe japonais Mitsui & Co. A l’issue de cette opération, le groupe français détiendra encore 40 % du capital du projet, le solde sera alors partagé à parts égales entre Mitsui et les brésiliens Chesf et Eletrosul. Comme tous les grands barrages depuis plusieurs décennies (Narmada en Inde, Nam Theun 2 au Laos, des Trois Gorges en Chine…), Jirau a été l’objet de nombreuses critiques de la part des organisations de défense de l’environnement et des peuples autochtones. Parmi les principaux reproches formulés à l’égard de ces grands ouvrages figurent : les dommages occasionnés sur l’environnement (pendant la construction, au moment de la mise en eau et au cours de l’exploitation), le déplacement des populations, le coût et le fait que ces travaux bénéficient plus à l’économie globale du pays hôte et à quelques acteurs économiques qu’aux populations locales. Un moment délaissés, ces grands ouvrages semblent retrouver la faveur du président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, qui voit en eux un moyen de participer au développement des pays d’Afrique, d’Asie du Sud et du Sud-Est tout en luttant contre le réchauffement climatique (bien que les rejets de méthane résultant de la sédimentation des végétaux soient encore un sujet de controverse). Les opposants préfèrent, quant à eux, des projets de plus petite taille, organisés autour des communautés locales, et font remarquer que le financement de centrales à charbon par la Banque est en contradiction avec ses déclarations en faveur de la lutte contre le changement climatique.