La Suisse doit renforcer sa réglementation pour améliorer les conditions d’exploitation des mines d’or dans le monde

Une mine d’or artisanale s’est effondrée le 7 novembre 2021 dans la commune rurale de Dan Issa (sud du Niger), provoquant la mort d’au moins dix-huit mineurs. Ces drames sont malheureusement fréquents. En septembre 2020, l’éboulement d’une mine causait le décès de plus de cinquante jeunes ouvriers en République Démocratique du Congo. En mai 2021, quinze personnes perdaient la vie dans des circonstances identiques en Guinée, près de dix autres au Cameroun et douze au Ghana… Parfois, ces mines sont illégales ou, à tout le moins, exploitées dans des conditions très précaires. En tout état de cause, le minerai se retrouve à un moment ou à un autre sur le marché. L’exploitation aurifère a également d’importants effets sur l’environnement à cause de l’utilisation de produits très nocifs, comme le cyanure ou le mercure.

Conscient que ce contexte peut ternir son image, l’industrie du luxe essaie de se protéger contre ce risque. En 2005, quatorze organisations, en particulier des secteurs de la joaillerie, de l’horlogerie et des mines, ont créé le Responsible Jewellery Council (RJC). Le RJC s’est fixé comme mission de promouvoir une chaîne d’approvisionnement responsable en élaborant des normes et en soutenant les certifications des acteurs. Ces instruments ne sont cependant pas parfaits. L’une des principales raisons est notamment qu’il est difficile de tracer l’origine des minerais, qui sont souvent mélangés par les nombreux intermédiaires situés tout au long des chaînes d’approvisionnement.

Le 8 novembre, le WWF a publié une étude dans laquelle il fait ressortir la responsabilité de la Suisse dans le commerce de l’or. L’association rappelle que le pays est le premier exportateur et le deuxième importateur mondial d’or, et qu’il raffine entre 50 et 70 % de la production mondiale de ce métal. Une grande partie de cette production va dans les montres de luxe dont le pays est, de loin, le plus important exportateur mondial. L’ONG déplore que la Suisse ne possède pas de réglementation susceptible d’encadrer les activités dans lesquelles se retrouve le métal précieux. Elle adresse également plusieurs recommandations aux différents acteurs concernés pour améliorer leur transparence, en particulier au sujet des activités des petites exploitations et des mines artisanales.