Le nombre d’enfants qui travaillent dans le monde augmente pour la première fois depuis 2000

D’après une étude de l’UNICEF et de l’Organisation internationale du travail (OIT), publiée le 10 juin 2021, le nombre d’enfants âgés de 5 à 17 ans dans le monde contraints de travailler a augmenté de 8 millions entre 2016 et 2020. Ils étaient 160 millions à être obligés de travailler en 2020, contre 151,6 millions en 2016. C’est la première fois que ce nombre croît depuis 2000. Près de la moitié d’entre eux, dont 25,9 millions ont entre 5 et 11 ans, sont affectés à des travaux dangereux. Les progrès qui avaient été réalisés depuis 2000 – date à laquelle les organisations estimaient qu’environ 246 millions d’enfants travaillaient – sont en train de disparaître. Le nombre pourrait même monter à 206 millions d’ici fin 2022 si les gouvernements introduisaient des mesures d’austérité ou s’ils ne protégeaient pas les personnes vulnérables. Le rapport suppose aussi que 70 % de ces enfants sont employés dans le secteur agricole et 83 % au sein de la cellule familiale.

La lutte contre le travail des enfants reste donc une priorité, tant de la part des gouvernements que des entreprises. Le phénomène est très lié aux capacités de scolarisation des régions et au niveau de revenu des parents. Pour autant, l’interdiction totale n’est pas nécessairement la solution, à condition toutefois de sortir de la spirale fatale pauvreté/travail des enfants/déscolarisation/pauvreté et d’éviter les situations préjudiciables aux enfants. Une étude, produite en 2020 par l’UNICEF et l’Agence centrale des statistiques d’Éthiopie, a ainsi montré qu’en Éthiopie, la fréquentation scolaire pouvait même augmenter si les enfants travaillaient, mais seulement lorsque la durée du travail était inférieure à 21 heures par semaine. Le rapport conclut que, plutôt que de se concentrer sur une interdiction générale du travail des enfants, il serait préférable de mettre l’accent sur l’amélioration des conditions et des horaires de travail et sur l’assurance d’accorder un salaire décent, une meilleure formation et une meilleure transition vers le marché du travail.