« Rafale » de mesures du gouvernement indien pour réduire au silence les ONG contestataires

Le 16 octobre, le ministère indien de l’Intérieur a écrit à 10 343 ONG leur demandant de fournir leurs rapports d’activité pour les exercices 2009-2010, 2010-2011, 2011-2012, comme le stipule le Foreign Contribution Regulation Act (FCRA) de 2010, en spécifiant notamment le montant des sommes reçues d’organisations étrangères, l’origine de ces fonds, les buts pour lesquels ils ont été recueillis et la manière dont ils ont été utilisés. Fin avril, le gouvernement indien a annulé les autorisations de 8 975 associations incapables de fournir les informations demandées dans le mois imparti. Quelques jours auparavant, le ministère avait placé la Fondation Ford sous surveillance (watchlist), en l’accusant « [d’interférer directement] […] dans les affaires intérieures du pays et aussi d’attiser les dissensions communautaires en Inde » et d’avoir financé des associations qui n’étaient pas enregistrées auprès du FCRA. Du coup, la Fondation Ford, tout comme quinze autres grands donateurs internationaux, ne peut plus financer une organisation ou une personne physique sans une autorisation du ministère de l’Intérieur. Le 8 avril, le ministère a bloqué l’ensemble des comptes nationaux de Greenpeace Inde, arguant des imprécisions ou des inexactitudes dans les déclarations de l’association (accusations contestées par l’ONG) et indiquant que l’acceptation de contributions étrangères par Greenpeace Inde avait porté préjudice aux intérêts publics et économiques [industrie charbonnière et nucléaire, NDLR] du pays. L’association a annoncé le 6 mai que si l’on ne trouvait pas de solution d’ici à un mois, elle devrait fermer et licencier ses 340 salariés.