Offensive en cours en Europe pour protéger les données personnelles des géants du numérique

Début 2020, une étude montrait que peu de sites Internet répondaient aux exigences liées au consentement vis-à-vis des cookies publicitaires prévues par le Règlement général sur la protection des données (RGPD) (IE n° 315). Mais la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) semble désormais déterminée à agir. Ainsi, a-t-elle indiqué le 10 décembre qu’elle avait décidé d’infliger des amendes de 100 millions et de 35 millions d’euros respectivement à Google (Google LLC et Google Ireland limited) et à Amazon Europe pour non-respect de la législation sur les cookies. La Cnil reproche notamment aux sites des deux sociétés de déposer des traceurs publicitaires sur l’ordinateur de l’internaute sans que celui-ci ait préalablement donné son accord.

Dans une autre affaire, plusieurs associations européennes ont porté plainte contre Google et l’Interactive Advertising Bureau (IAB), une organisation professionnelle qui regroupe des acteurs de la publicité sur Internet, devant six autorités de protection des données de l’Union européenne dans le cadre de l’utilisation du « Real Time Bidding » (RTB). Le RTB est une technique qui consiste à mettre en concurrence des annonceurs en temps réel pour afficher une publicité sur une page du Web en fonction du profil ou du comportement des internautes. De fait, cette pratique envoie de façon permanente des informations sur le visiteur qui peuvent s’avérer sensibles. Dans leurs plaintes, les organisations affirment que le recours au RTB par les entreprises incriminées viole la réglementation européenne sur les données personnelles. Le consortium demande une enquête conjointe de leurs autorités de protection des données respectives et que les régulateurs se joignent aux investigations menées sur des faits similaires en Irlande et en Belgique. Les plaignants sont : Asociaţia pentru Tehnologie şi Internet (Roumanie), GONG (Croatie), D3 – Defesa dos Direitos Digitais (Portugal), la Global Human Dignity Foundation (Malte), Homo Digitalis (Grèce) et Cyprus Institute (Chypre).