L’Asie, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, est loin du compte pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris

D’après le Global Carbon Project, les émissions mondiales de GES provenant des combustibles fossiles devraient atteindre un niveau record en 2022. Depuis l’accord de Paris en 2015, les rejets de GES peinent à diminuer. Les efforts fournis par l’Union européenne et les États-Unis sont insuffisants, et globalement, l’Asie poursuit sa croissance carbonée. Le réseau Fair Finance Asia (FFA) a publié une étude le 6 décembre 2022 dans laquelle il montre que les investissements des pays asiatiques dans les énergies renouvelables sont trop faibles pour espérer remplir les objectifs de l’accord de Paris.

Le document analyse les investissements du secteur financier de 13 pays asiatiques (Bangladesh, Cambodge, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Japon, Malaisie, Pakistan, Philippines, Singapour, Thaïlande et Viêt Nam). En moyenne, les énergies renouvelables n’ont représenté que 14 % du financement énergétique des banques asiatiques au cours des 6 dernières années.

Lors d’une table ronde organisée à l’occasion de la publication de ce rapport, les participants ont reconnu que l’un des principaux obstacles à la transition énergétique de l’Asie résidait dans les subventions accordées au secteur énergétique.

Le vaste parc de centrales électriques au charbon et de mines de charbon de la région est également une sérieuse pierre d’achoppement. La fermeture anticipée d’une grande partie de ces installations devrait d’ailleurs être la priorité, selon certains experts. La Banque asiatique de développement travaille sur un plan d’investissement pour mettre hors service des centrales au charbon au Viêt Nam, en Indonésie et aux Philippines. Lors du sommet du G20 qui s’est déroulé à Bali les 15 et 16 novembre 2022, les pays du G7 ont annoncé leur intention de lever 20 milliards de dollars américains pour aider l’Indonésie à fermer ses centrales au charbon et à se concentrer sur les alternatives énergétiques propres.

En moyenne, la demande en électricité des 13 pays de l’étude dépend à 77 % des combustibles fossiles. Par ailleurs, au 30 septembre 2022, les investisseurs asiatiques détenaient dans leurs portefeuilles des actions et des obligations du secteur énergétique d’une valeur totale de 245,6 milliards de dollars. Sur ce montant, 79 % ont financé des activités liées aux combustibles fossiles.