AGL, le premier énergéticien d’Australie, se dote d’un conseil d’administration favorable à une transition énergétique rapide

Depuis le début de l’année, AGL Energy, le plus grand énergéticien d’Australie, est en proie à des enjeux de gouvernance. Ceux-ci reflètent la confrontation entre deux conceptions opposées de la stratégie énergétique du groupe.

En février 2022, le milliardaire australien Mike Cannon-Brookes, qui souhaite convertir plus rapidement AGL à la production d’énergie verte, a lancé une OPA hostile sur l’énergéticien. Cette dernière a été rejetée par le conseil d’administration. Mais avec 11,28 % du capital de la société, Mike Cannon-Brookes en est devenu le premier actionnaire. À la suite de cette nouvelle répartition du capital, le conseil d’AGL Energy a révisé sa stratégie, et le directeur général, le président ainsi que deux administratrices ont démissionné. Néanmoins, le conseil s’est prononcé contre trois des quatre candidatures présentées par Galipea Partnership, un partenaire de l’entreprise familiale de Mike Cannon-Brookes, au vote de l’assemblée générale du 15 novembre 2022.

L’assemblée a eu lieu, et ces quatre candidats (Mark Twidell, Kerry Schott, Christine Holman et John Pollaers) ont été élus. Le conseil comptera désormais 9 membres. Cette nouvelle configuration devrait à plus ou moins longue échéance influencer sensiblement la trajectoire énergétique d’AGL, voire de l’Australie. Miles George, l’ancien patron d’Infigen Energy (une filiale d’Iberdrola spécialisée dans les énergies renouvelables) qui a pris ses fonctions d’administrateur en septembre, a également été réélu.

Les groupes d’activistes ont salué cette refonte du conseil d’administration en disant qu’elle montrerait la voie à d’autres entreprises à fortes émissions. Pour Brynn O’Brien, directrice exécutive de l’Australasian Center for Corporate Responsibility (ACCR), « il s’agit à la fois d’une victoire pour les actionnaires et d’une condamnation cinglante de ceux qui ont passé des années à détruire la valeur actionnariale en retardant l’inévitable face à l’escalade de la transition énergétique ».