Un arrêt anticipé des centrales à charbon indonésiennes serait économiquement rentable pour le pays

Le prochain sommet du G20 se déroulera à Bali, en Indonésie, les 15 et 16 novembre 2022. Nous pouvons nous en douter, l’invasion de l’Ukraine par la Russie sera au cœur des discussions. Mais le pays hôte sera aussi sous pression tandis que la COP27 aura lieu en même temps (du 6 au 18 novembre). L’Indonésie est en effet le premier exportateur mondial de charbon en tonnage et le huitième plus grand émetteur de gaz à effet de serre. Le pays devrait annoncer un plan de retrait du charbon à l’occasion du G20. Mais il a une position ambiguë sur la question : il a promis de mettre un terme à la construction de nouvelles centrales à charbon après 2023, alors que, depuis 2021, il en a lancé la fabrication de plus de 100 nouvelles. L’Indonésie tire environ 38 % de son électricité du charbon, et cette part a augmenté dans le bouquet énergétique malgré le plan du gouvernement visant à la ramener à 30 % d’ici 2025.

Selon une étude publiée le 13 octobre 2022 par l’organisme d’analyse financière à but non lucratif britannique TransitionZero, la mise hors service anticipée (c’est-à-dire avant 2040) des 118 centrales électriques au charbon indonésiennes serait non seulement très positive du point de vue climatique, mais aussi intéressante d’un point de vue économique. Cette stratégie permettrait d’économiser 1,7 milliard de tonnes de dioxyde de carbone et « ne coûterait que » 37 milliards de dollars. À titre de comparaison, TransitionZero fait remarquer que pour la seule année 2021, le montant des subventions versées par l’État aux propriétaires de centrales à charbon s’est élevé à 10 milliards de dollars. Certes, ces fermetures entraîneront des pertes d’emplois que l’organisation estime à 1,3 par mégawatt désinstallé. Mais TransitionZero précise aussi qu’en Indonésie, le solaire crée en moyenne 2 emplois par mégawatt, et l’éolien, 5 postes.