Syndicats/salariés/ONG : droits sociaux, Thaïlande, textile

La crise sanitaire a fragilisé un grand nombre d’usines fournissant les marques de mode occidentales, qui ont brutalement arrêté leurs achats. La communauté internationale s’est organisée pour demander à ces marques de faire face à leurs responsabilités sociétales. Le 10 mars 2021, l’usine Brilliant Alliance Thai Global (située au sud-est de Bangkok) a fermé ses portes et licencié 1 388 personnes sans indemnité. La justice thaïlandaise a ordonné à son propriétaire, Clover Group, installé à Hong Kong, de verser une indemnité de départ dans les 30 jours. Mais celui-ci a refusé, affirmant qu’il n’en avait pas les moyens et que les salariés devraient attendre 10 ans pour être totalement payés. En collaboration avec le syndicat Triumph International Union, le Solidarity Center et le Worker Rights Consortium (WRC) ont orchestré une campagne internationale pour faire pression sur les clients de l’usine, et notamment Victoria’s Secret, et leur demander d’intervenir dans le conflit. Le 25 mai 2022, les deux organisations ont annoncé que 1 250 ouvrières et ouvriers à bas salaire avaient reçu 281 millions de bahts (7,6 millions d’euros) en indemnité de départ de la part de Clover. Victoria’s Secret, quant à elle, s’est engagée à prêter à Clover le montant nécessaire aux paiements.