Aux États-Unis, les initiatives pour « tarifer » le carbone se poursuivent, mais cela reste laborieux

Le gouverneur démocrate de Pennsylvanie, Tom Wolf, a annoncé le 22 avril 2022 que son administration avait finalisé une réglementation pour rejoindre la Regional Greenhouse Gas Initiative (RGGI), un programme de plafonnement et d’échange de crédits carbone pour les centrales électriques. En associant le troisième État producteur d’électricité du pays à la coalition formée actuellement par 11 États du Nord-Est, cette décision représente une expansion significative de la tarification du carbone aux États-Unis. Ce type de dispositif reste, toutefois, toujours suspect aux yeux de certaines organisations écologistes.

Quoi qu’il en soit, selon les supporters du programme, celui-ci peut constituer un moyen de renchérir le prix des offres des énergéticiens émissifs, et donc de ralentir leur développement. Lors de la dernière enchère, le 9 mars 2022, la tonne de carbone a été adjugée à 13,50 dollars, contre 7,60 un an auparavant. Cela peut être d’autant plus intéressant que, jusqu’à présent, les firmes situées dans les États membres de la RGGI n’hésitaient pas à s’approvisionner auprès d’électriciens installés en Pennsylvanie qui n’étaient pas soumis à ce surcoût. En outre, les revenus qui résultent des enchères réalisées dans le cadre de la RGGI peuvent être consacrés à l’efficacité énergétique, à l’énergie propre et à l’aide aux communautés dépendantes du charbon. La RGGI n’est pas une fin en soi, mais un point de départ qui peut servir de levier à une politique décarbonée.

Le programme risque cependant de ne pas perdurer. Tout d’abord parce que les républicains y sont farouchement opposés. Mais aussi parce que le démocrate Josh Shapiro, qui se présente pour succéder cet automne à Tom Wolf, n’était pas favorable à l’adhésion de la Pennsylvanie à la RGGI.