En Suède, la surveillance est la règle dans le secteur du commerce et de la distribution

Handels, la fédération syndicale suédoise des travailleurs du secteur du commerce, a récemment publié une étude (en suédois) sur l’impact de la surveillance des salariés sur leur lieu de travail. Selon les résultats de l’enquête, 94 % des salariés du commerce de détail et 97 % de ceux du commerce de gros déclarent être surveillés au travail. Les formes de surveillance les plus fréquentes sont la pointeuse et les caméras de surveillance.

Les salariés ont également été interrogés sur sept autres types d’inspection : contrôle des sacs lors de la sortie du lieu de travail (52 % des salariés pour le commerce de détail et 54 % pour le commerce de gros estiment que leur entreprise a recours à ce type de contrôle) ; enregistrements numériques (39 % et 70 %) ; mesure des ventes individuelles (uniquement pour les magasins : 35 %) ; clients mystères (seulement pour les magasins : 34 %) ; contrôle préalable à l’embauche (14 % et 30 %) ; tests d’alcoolémie et de dépistage de stupéfiants (6 % et 45 %) ; traceurs GPS (2 % et 14 %).

Pour la présidente de Handels, Linda Palmetzhofer, « même lorsqu’une mesure est légale, il faut se demander si elle est appropriée. Les technologies de surveillance peuvent s’inscrire dans une démarche de sécurité positive si les syndicats et les travailleurs sont pleinement impliqués et consultés dans le processus. » Bien qu’en Suède, les employeurs doivent clairement communiquer le type de surveillance et de collecte de données personnelles utilisé sur le lieu de travail, plus de 50 % des répondants à l’enquête ont estimé que leurs employeurs ne l’avaient pas fait.

Cette enquête montre l’étendue de la surveillance dans le secteur du commerce en Suède. Elle fait également ressortir que les salariés du commerce et de la distribution ne sont pas convenablement informés de ces pratiques. La fédération internationale UNI demande donc que la surveillance et ses impacts soient pris en compte dans les conventions collectives. Cette question peut aussi être un sujet d’interrogation et d’analyse de la part des agences d’évaluation extra-financière et des investisseurs.