Les investisseurs se mobilisent pour une distribution équitable des vaccins anti-COVID

La pandémie de COVID-19 continue à se propager dans le monde. Elle ne pourra être maîtrisée qu’à partir du moment où la plus grande partie de la population mondiale aura pu bénéficier d’un vaccin efficace. Or, les pays à faible revenu ont un accès très limité aux vaccins disponibles. Le 4 décembre dernier, l’association Global Justice Now s’est élevée contre cette injustice qui contraste avec l’enchérissement boursier des actionnaires des laboratoires Pfizer et Moderna (IE n° 357). Parallèlement, le 4 janvier 2022, soixante-cinq investisseurs représentant trois mille milliards d’euros d’actifs sous gestion ont adressé une lettre aux présidents des conseils d’administration de Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson en leur demandant d’intégrer la mise à disposition mondiale des vaccins dans leurs politiques de rémunération des dirigeants. La coalition est coordonnée par Achmea IM, la société de gestion de l’assureur néerlandais Achmea.

La lettre insiste sur la nécessité de suivre les préconisations de la feuille de route définie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette feuille de route recommande notamment de donner la priorité aux mécanismes internationaux permettant un accès équitable à la vaccination contre la COVID-19 (COVAX et AVAT) ; d’assurer une totale transparence sur la planification de la production et de la distribution des vaccins contre la COVID-19 dans les pays à revenu faible et intermédiaire ; de travailler avec les États qui ont une couverture vaccinale élevée pour optimiser la livraison des vaccins au plan mondial ; de s’engager à partager les savoir-faire plus rapidement, à faciliter le transfert de technologie et à fournir de façon transparente des licences volontaires non exclusives pour garantir que l’approvisionnement futur en vaccins sera fiable, abordable, disponible et déployé dans chaque pays, dans des volumes et avec un calendrier qui permettront un accès équitable.

Les investisseurs demandent ainsi aux sociétés interpellées d’incorporer les objectifs de l’OMS à leurs politiques de rémunération des dirigeants de manière « significative, matérielle, mesurable et transparente ». La réponse des laboratoires à cette requête pourrait constituer un important élément d’appréciation dans la politique de vote des investisseurs quant à la rémunération des dirigeants et à la nomination des administrateurs.