Travailler dans la nouvelle économie ne permet pas de vivre dignement

Fairwork est un projet international géré par l’Oxford Internet Institute. Dans le cadre de cette initiative, des chercheurs ont publié, le 25 mai 2021, une étude sur la manière dont 11 plates-formes de la nouvelle économie, parmi les plus connues du Royaume-Uni, traitent les travailleurs. Les analystes ont conclu que l’absence de revenus stables et l’insécurité de l’emploi octroyaient aux entreprises un très grand pouvoir sur les travailleurs. Le rapport rappelle qu’au Royaume-Uni, 2,8 millions de personnes travaillaient dans le cadre d’une plate-forme collaborative en 2017. En accélérant les services de livraison à domicile, la pandémie de COVID-19 a probablement encore augmenté ce chiffre.

L’étude a noté les entreprises selon cinq domaines : les rémunérations, les conditions de travail, les conditions contractuelles, le management et la représentation des travailleurs. La firme de vélo-cargo Pedal Me est arrivée en tête du classement, car elle offre aux personnes un contrat de travail et leur accorde de nombreux droits généralement refusés aux travailleurs des plates-formes. Seules Pedal Me et Just Eat (livraison de repas à domicile) ont prouvé que tous étaient assurés de toucher au moins le salaire minimum légal. Mais aucune entreprise n’a démontré que, une fois leurs charges déduites, les travailleurs étaient assurés de percevoir un salaire de subsistance (living wage) supérieur à ceux calculés par la Living Wage Foundation. Les coûts (location de véhicules, assurance, carburant…) sont parfois très élevés. La question du temps de travail est également importante et controversée. En ce qui les concerne, les travailleurs estiment qu’ils devraient être payés pour les temps d’attente et de trajet entre chaque course. Cet avis est loin d’être partagé par les responsables de plates-formes. Amazon Flex, Bolt et Ola se retrouvent dans le bas du classement avec zéro point.