Les industriels et la finance sont impliqués dans la prolifération des plastiques à usage unique

D’après une étude publiée le 18 mai par l’organisation philanthropique australienne Monderoo, la production de plastiques à usage unique devrait augmenter de 30 % au cours des cinq prochaines années, contribuant ainsi un peu plus au réchauffement climatique et à la pollution des océans. Toujours selon le rapport, en 2019, 130 millions de tonnes de plastiques à usage unique ont été rejetées dans le monde : 35 % ont été incinérées, 31 % mises en décharge et 19 % déversées directement dans la nature (terre, océans). Le rapport, élaboré en partenariat avec le cabinet de conseil en énergie Wood Mackenzie, accompagne la publication d’un nouvel indice, le Plastic Waste Makers Index.

Cet indice classe les 100 premiers producteurs de polymères mondiaux en fonction de leur contribution à la prolifération de déchets en plastique à usage unique. Le groupe français Total est considéré comme le 14e plus important contributeur, et Air Liquide se place en 60e position. Sam Fankhauser, professeur d’économie et de politique du changement climatique à la Smith School de l’université d’Oxford, a participé à la rédaction du rapport. Selon lui, il est indispensable clarifier le rôle des différentes entreprises dans la chaîne de valeur des plastiques car, jusqu’à présent, l’essentiel de la pression s’est concentré sur les détaillants.

L’indice a également classé les cent premiers gestionnaires d’actifs en fonction de l’importance de leur implication dans des sociétés produisant des polymères destinés à la fabrication de plastiques à usage unique, mais aussi les banques selon le montant des prêts qu’elles ont accordés à cette industrie entre 2011 et 2020. Plusieurs banques françaises sont citées : BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale et BPCE. Elles occupent respectivement les 12e, 15e, 16e et 87places.