L’Angola ne s’interdit plus de mener des activités pétrolières dans les zones naturelles protégées

La baisse du recours aux combustibles fossiles pourrait mettre de nombreux pays producteurs en difficulté, en particulier ceux dont les recettes fiscales reposent largement sur l’exploitation des hydrocarbures. C’est ce que montre l’association Carbon Tracker dans une nouvelle étude. Avec 56 % de ses recettes fiscales provenant du pétrole et du gaz, l’Angola fait partie de ces pays. Cette situation, conjuguée à la crise économique générée par la pandémie de COVID-19, peut aussi avoir des répercussions fâcheuses sur l’environnement et sur les écosystèmes. Les États concernés peuvent, en effet, être tentés d’augmenter leur production pour compenser la baisse des marges et ouvrir à l’exploration des zones jusque-là protégées, comme l’a montré l’administration de Donald Trump quelques mois avant son départ de la Maison-Blanche (IE n° 327). C’est, semble-t-il, la voie qu’a adoptée l’Angola en donnant la possibilité de mener des activités pétrolières et gazières dans 14 zones protégées, y compris dans le parc national de Luenge-Luiana. Le ministre angolais des Ressources minérales, du Pétrole et du Gaz a tenu à préciser que la législation environnementale rigoureuse en vigueur en Angola serait respectée et que les intérêts des populations locales seraient préservés. Il a ajouté que, sur les quelque 520 000 km² de bassins sédimentaires intérieurs des deux régions visées (Kassanje et Etosha/Okavango), 20 % seulement se trouvaient dans des aires protégées et que 5 % de celles-ci étaient concernées par d’éventuelles activités d’exploration et de production « responsables ». Mais les associations écologistes locales ont rétorqué que cette autorisation constituait un mouvement irréversible qu’il serait très difficile de freiner.