Pour freiner la propagation du virus, la Thaïlande va régulariser les travailleurs sans papiers

Relativement épargnée jusqu’ici par la pandémie, la Thaïlande connaît, depuis la mi-décembre, une forte accélération du nombre de personnes infectées par le coronavirus. Comme dans d’autres pays, ce sont les populations migrantes qui sont principalement touchées par la pandémie. Ayant renforcé les contrôles dans les zones à risque, le gouvernement thaïlandais a constaté que certains employeurs avaient déplacé leur personnel migrant illégal hors de ces zones afin d’échapper à d’éventuelles sanctions. De plus, de nombreux travailleurs clandestins ont paniqué et quitté certaines zones, au risque de propager la COVID-19. Aussi, pour freiner la propagation du virus, la Thaïlande a annoncé le 29 décembre qu’elle autoriserait les travailleurs migrants sans papiers venant du Cambodge, du Laos et du Myanmar à travailler légalement dans le pays pendant environ deux ans. Les personnes concernées devront s’inscrire en ligne et être enregistrées par un employeur avant la mi-septembre afin de recevoir un permis de travail qui sera valide jusqu’en février 2023. Elles devront d’abord se soumettre à des contrôles de santé pour un coût d’environ 7 200 bahts (196 euros). En 2020, le salaire minimum journalier thaïlandais variait entre 313 et 336 bahts selon les provinces. La Thaïlande compte environ 2,2 millions de travailleurs migrants enregistrés mais de nombreux autres travaillent de manière informelle dans les secteurs de la pêche ou de l’agriculture. Entre 600 000 et 800 000 travailleurs devraient être éligibles à ces nouvelles mesures.