Total s’inquiète de plus en plus de la situation sécuritaire au Mozambique

Le 9 septembre dernier, l’association Amnesty International a publié un communiqué dans lequel elle accuse les Forces de défense du Mozambique (FADM) et la Police d’intervention rapide (PIR) du Mozambique de commettre des atrocités dans la province de Cabo Delgado. Cette déclaration est intervenue après l’analyse de vidéos où l’on « peut voir des membres des forces de sécurité tenter de décapiter des prisonniers, leur infliger des actes de torture et des mauvais traitements, démembrer des combattants présumés de l’opposition, se livrer à de possibles exécutions extrajudiciaires, et transporter et abandonner de nombreux cadavres dans des charniers ». Ces exactions s’inscrivent dans un contexte exacerbé par le développement des richesses gazières de la région, dans lequel Total est impliqué. Ce développement est à très haut risque au vu des combats opposant des groupes armés liés à l’Etat islamique et les forces gouvernementales, comme Impact Entreprises l’a mentionné à plusieurs reprises (voir IE). Ces troubles ont déjà fait de nombreuses victimes parmi la population civile et provoqué le déplacement de 250 000 personnes environ. Le 27 juin, huit personnes travaillant pour Fenix Constructions Service, un sous-traitant de Total sur Mozambique LNG, ont été tuées à la suite d’une embuscade menée contre le bus les transportant. Le 18 septembre, la presse mozambicaine a fait référence à une rencontre entre le président du pays, Felipe Nuysi, et le patron du groupe pétrolier français, Patrick Pouyanné le 12 septembre. Peu d’informations ont filtré de cette rencontre, si ce n’est que l’insécurité dans la province de Cabo Delgado avait été au centre des discussions, aux dires d’un porte-parole de la compagnie. La direction de Total a rappelé que le protocole d’accord que la société a signé le 24 août avec le gouvernement pour assurer la sécurité du site Mozambique LNG « comprend des dispositions très strictes sur le respect des droits de l’Homme ». De son côté, la présidence de la République n’a pas évoqué la question de la sécurité, mais précisé que « la direction de Total [avait] réaffirmé son engagement total à poursuivre l’exécution du projet conformément au programme et aux objectifs prévus »