Protection de la biodiversité mondiale : c’est mal parti

Le sommet des Nations unies sur la biodiversité se tiendra virtuellement à New York ce mercredi 30 septembre. Et la conférence des parties signataires de la Convention sur la diversité biologique se tiendra à Kunming (Chine) en mai prochain, afin de négocier les objectifs pour la prochaine décennie. En 2010, les Nations unies s’étaient engagées sur vingt objectifs à atteindre pour la décennie 2011-2020 en faveur de la biodiversité (les objectifs d’Aichi, Japon). Mais la nouvelle étude, publiée le 15 septembre par le secrétariat de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique et intitulée Global Biodiversity Outlook 5, indique que six objectifs seulement sont considérés comme partiellement atteints.

L’un des objectifs était de réduire de moitié le taux de disparition des habitats naturels (forêts incluses). Or le taux de déforestation n’a diminué que d’un tiers par rapport à la décennie précédente. En outre, la fragmentation et la dégradation des écosystèmes riches en biodiversité dans les régions tropicales restent élevées. En ce qui concerne les océans, non seulement l’objectif de gestion et de pêche durable pour la totalité des ressources en poissons et en invertébrés n’a pas été atteint, mais la situation s’est aggravée. Les ressources surexploitées ont augmenté et atteignent désormais un tiers des stocks. De plus, 60 % des récifs coralliens sont menacés dans le monde, endommagés par la surpêche, le développement côtier et l’acidification des mers. Environ 260 000 tonnes de particules de plastique se sont accumulées dans les océans. Le rapport estime également que 500 milliards de dollars de subventions potentiellement nuisibles à l’environnement sont distribuées chaque année dans les secteurs de l’agriculture, des combustibles fossiles et de la pêche. Ce chiffre est à comparer avec le financement des initiatives permettant de sauvegarder la biodiversité, que le rapport évalue entre 78 et 91 milliards de dollars par an.

Quelques progrès ont cependant été accomplis. Ainsi, 44 % des zones indispensables à la biodiversité sont désormais protégées, soit près d’un tiers de plus qu’en 2000. Près de 200 espèces exogènes envahissantes ont été éradiquées sur les îles répertoriées par le rapport et 48 espèces ont pu être sauvées de l’extinction au cours des dernières décennies. Mais il va falloir mettre les bouchées doubles…