Tesla a l’ambition d’éliminer le cobalt de ses batteries, mais sans proposer d’échéance

Elon Musk ne laisse pas indifférent. Entre admiration et perplexité, les initiatives de cet homme méritent toutefois souvent d’être examinées avec attention. Ainsi, dans son rapport d’impact 2019 publié récemment, le constructeur de véhicules électriques Tesla, dont Elon Musk assure la direction, a renouvelé son objectif d’une élimination totale du cobalt de ses batteries. Or, l’exploitation de ce minerai pose de graves problèmes humains et environnementaux (voir IE). Les technologies de nouvelle génération envisagées par Tesla et la société chinoise CATL pour équiper tous les modèles du constructeur sont donc susceptibles de résoudre ces problèmes. En partie seulement, toutefois. Car si le cobalt est aujourd’hui largement reconnu comme un matériau dont il faut surveiller de près les conditions d’exploitation, tel n’a pas toujours été le cas, comme en témoigne la réponse faite à un actionnaire par le conseil d’administration de Renault lors de l’assemblée générale du groupe en 2015 (IE n° 269). Qui plus est, les dispositifs de surveillance et de traçabilité de ces conditions ne sont pas parfaits, loin s’en faut. Enfin, on trouve d’autres matériaux dans les batteries, comme le lithium ou le graphite (pour ne citer qu’eux), également à l’origine de graves nuisances et de violations des droits humains. Pour l’heure, on ne dispose pas d’informations sur la feuille de route du déploiement de la technologie et de son industrialisation.