Les grandes sociétés mondiales de gestion sont très peu impliquées dans les droits humains

L’association britannique d’actionnariat engagé ShareAction a analysé la performance de 75 des plus grands gestionnaires d’actifs mondiaux (20 américains, 40 européens et 15 gestionnaires issus d’autres régions du monde) pour ce qui est de la prise en compte des droits humains dans la politique de gestion d’actifs. Dans son étude, l’association a constaté que si bon nombre de ces gestionnaires déclarent qu’ils veulent s’attaquer au problème du respect des droits humains, rares sont ceux qui prennent des mesures significatives (vote par procuration, exclusions, engagement, respect des cadres internationaux) pour atténuer les violations de ces droits, comme l’esclavage moderne et les dommages causés par des armes controversées. Le rapport montre également que 84 % de ces gestionnaires n’excluent pas l’achat d’obligations souveraines de pays soumis à des sanctions internationales pour violation des droits humains, sapant ainsi les efforts internationaux en autorisant l’investissement dans ces pays (Libye, Yémen, Corée du Nord…). Plus de 60 % de ces grandes sociétés de gestion ont une stratégie faible ou inexistante en termes d’engagement sur la question des atteintes aux droits fondamentaux des travailleurs et 20 % ne s’engagent auprès des entreprises que lorsque des violations se sont déjà produites. Elles n’adoptent une approche proactive que si un risque majeur a été identifié, dans la chaîne d’approvisionnement de l’industrie de l’habillement par exemple. L’évaluation de la performance de ces fonds révèle également que le leadership revient aux gestionnaires d’actifs européens. Robeco, APG AM, PGGM, BNP Paribas AM et Legal & General IM affichent les meilleures performances sur cette question.