En dépit des protestations, les grands barrages hydrauliques continuent à se multiplier

Pour les associations écologistes et de solidarité internationale, la construction de grands barrages hydrauliques n’est pas la solution la plus appropriée pour renforcer le potentiel en énergie décarbonée. Ces projets posent de nombreux problèmes : impact sur la biodiversité, respect des droits des populations (déplacements), conflits d’utilisation de la ressource hydrique. Dans ce contexte, la Mekong River Commission (MRC) a annoncé, le 11 mai, que le Laos avait soumis les plans d’une nouvelle centrale hydraulique sur le Mékong. Le barrage de Sanakham sera le sixième d’une série de neuf ouvrages prévus sur la partie laotienne du Mékong et développera une puissance de 684 MW. Le pays compte actuellement soixante-trois barrages opérationnels pour une puissance installée de 7 213 MW. La centrale de Sanakham doit participer à l’objectif du Laos d’exporter 20 000 MW.h d’électricité aux pays voisins d’ici à 2030. Mais les ONG dénoncent ce projet qui menacera la pêche, la circulation des flux sédimentaires et les crues saisonnières. De son côté, le gouvernement nigérian a relancé le gigantesque projet Mambilla. Cette centrale hydraulique, conçue en 1982 et d’une puissance de 3 050 MW, doit être construite sur la rivière Donga près de la petite ville de Gembu (Etat de Taraba). Là aussi, les associations protestent contre les impacts négatifs de ce programme sur l’environnement et les populations locales. De plus, une partie de son coût faramineux, de l’ordre de 5,7 milliards de dollars, devra être financée par le Nigeria.