La police de Los Angeles renonce au logiciel de police prédictif PredPol

L’utilisation des technologies numériques pour réduire la propagation du Covid-19 fait son chemin dans de nombreux pays. Mais la crainte que le déploiement de ces technologies n’altère les libertés individuelles et qu’il soit utilisé à d’autres fins que la protection de la santé publique est également bien présente. Des Etats et des villes utilisent déjà la reconnaissance faciale pour suivre les personnes contaminées et/ou exercer une surveillance de masse. Cela étant, à Los Angeles, c’est le Covid-19 qui a eu raison d’un projet controversé. Le chef de la police a en effet annoncé le 21 avril que le programme de police prédictif (PredPol) ne serait plus utilisé, et ce pour des raisons d’arbitrages financiers liés à l’épidémie de coronavirus.

Le logiciel était censé prédire où et quand (dans les douze heures) des crimes contre les biens étaient susceptibles de se produire. Mais plusieurs départements de la police des Etats-Unis avaient déjà déclaré qu’ils avaient abandonné ce logiciel, estimant qu’il ne contribuait pas à réduire la criminalité et qu’il fournissait des informations déjà recueillies par les patrouilles. De leur côté, les associations de défense des droits civils dénonçaient ce système depuis longtemps. Elles insistaient notamment sur le fait que sa mise en place ciblait injustement les quartiers latino-américains et noirs. Elles relèvent aujourd’hui que la décision de la police de Los Angeles fait suite aux pressions qu’elles ont exercées pour l’abandon du programme. Le chef de la police de Los Angeles, Michel Moore, a cependant précisé qu’il étudierait d’autres systèmes prédictifs et que le manuel présentant la politique des services de police à l’égard des communautés en matière d’utilisation des données était accessible sur le site du département de la police depuis le 20 avril.