Covid-19 : Teleperformance accusé de ne pas faire le nécessaire pour ses salariés

La société française Teleperformance, leader mondial des centres de relation clients, fait l’objet d’une surveillance de plus en plus assidue de la part des associations, des syndicats et de la finance responsable. En juillet 2019, elle avait été mise en demeure de renforcer son plan de vigilance dans un délai de trois mois (IE n° 305). Un nouveau plan avait été publié en décembre dernier. Mais en pleine crise du coronavirus, si l’on en croit un article de Libération du 5 avril, l’entreprise semble, dans les faits, ne pas véritablement évoluer. En Grèce, par exemple, les opérateurs sont toujours sur des plateaux ouverts séparés de 80 centimètres à peine les uns des autres, le gel hydro-alcoolique est à disposition, mais en quantité très insuffisante. Certains témoignages affirment que la direction aurait brandi la menace d’un licenciement en cas d’absence d’un employé à son poste de travail. Le 2 avril, le Financial Times a indiqué que les salariés d’une filiale de Teleperformance, basée à Cebu (Philippines) et intervenant pour le compte d’Amazon Ring, avaient été appelés à rester dans le centre de contact pour une durée de trente jours, et ce dans des conditions qualifiées d’« inhumaines » par certains (personnes dormant sur de maigres matelas, distanciation sociale non respectée…). Cette demande faisait suite aux directives des autorités en matière de restriction de la circulation dans la ville de Cebu dans le cadre de la crise sanitaire mondiale. Une enquête a été diligentée pour s’assurer que l’entreprise respecte les normes de santé et de sécurité au travail. Pour Teleperformance, comme pour d’autres sociétés, la question se pose des moyens mis à la disposition du personnel pour qu’il soit le mieux possible protégé de la pandémie. Pour information, Teleperformance, qui a repoussé la date de son assemblée générale du 16 avril au 26 juin 2020, prévoit, pour l’heure, de verser 80 % de son bénéfice distribuable à ses actionnaires, soit une augmentation de 26 % du dividende par action par rapport à l’année précédente.