Rupture

Le monde ne s’est pas arrêté durant l’été. Au contraire, les pôles semblent s’affirmer, se faire face. Contexte. Le président indien exacerbe la fibre nationaliste de son électorat en révoquant l’autonomie du Cachemire. Le président brésilien continue d’affaiblir la protection de l’Amazonie. La déforestation de la région a ainsi atteint un nouveau record en juillet, atteignant une superficie équivalente à celle du Luxembourg. Parallèlement, les rapports qui montrent les dégâts environnementaux ou humains provoqués par notre mode de fonctionnement s’accumulent… Dans le même temps, le peuple hongkongais défend son espace démocratique. Au Japon, la chambre haute est plus diversifiée depuis les élections récentes (avec deux parlementaires sévèrement handicapés, un membre – le premier – ouvertement homosexuel, 23 % de femmes au lieu de 21 % précédemment). En Arabie saoudite, depuis une série de décrets royaux publiés le 2 août, les femmes peuvent voyager et obtenir un passeport librement… Et pour la première fois, dans un communiqué publié le 19 août et signé par 181 dirigeants de grands groupes, le think tank Business Table a reconnu que l’objectif d’une entreprise n’était pas avant tout de servir ses actionnaires, mais de créer de la valeur pour toutes ses parties prenantes. Une petite révolution. Mais suffira-t-elle ? Pas sûr, car le passif est considérable et le traitement des flux ne suffira pas à renverser la tendance. Il faudra des ruptures et pas de simples discours ni de mesures en trompe-l’œil : selon l’agence Reuters, les institutions financières chinoises auraient ainsi octroyé un milliard de dollars de financement « vert » au moins à des projets liés au charbon au premier semestre de cette année. Il va falloir faire mieux.