La Banque mondiale préfère les énergies fossiles aux énergies renouvelables

L’ONG allemande Urgewald a développé une expertise (études, bases de données…) dans le domaine des énergies fossiles, en particulier en ce qui concerne le charbon (IE n° 289). Le 11 avril, elle a publié une étude pilotée par Heike Mainhardt, un expert américain spécialisé dans les projets financiers multilatéraux et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). L’étude révèle que le montant des projets fossiles financés par la Banque atteint près de 21 milliards de dollars, soit trois fois le montant dédié aux énergies renouvelables (hors grand hydraulique, lequel pose aussi d’importants problèmes environnementaux, sociaux, voire géopolitiques). En intégrant le grand hydraulique, l’écart reste néanmoins très significatif (21 milliards de dollars contre 15 milliards). Heike Mainhardt a analysé 675 projets du secteur de l’énergie de l’organisme multilatéral en s’appuyant sur les bases de données publiques des sites Internet de la Banque mondiale. Dans son étude, il souligne en outre que la Banque contourne ses propres engagements. Ainsi, alors qu’elle s’est engagée, en 2013, à ne plus financer de centrales à charbon, elle finance des infrastructures qui facilitent leur développement, comme des solutions de transport pour acheminer le charbon sur les sites. La question du financement étant déterminante pour remporter la bataille de la transition énergétique, l’étude exhorte les Etats membres à exiger un changement de cap radical de la part de la Banque mondiale. Une exhortation qui peut, du reste, être relayée par les citoyens des mêmes Etats membres auprès de leur gouvernement et de leurs institutions…