L’Inde commence l’année avec la plus grande grève de son histoire

L’année 2019 connaîtra son lot d’élections dans le monde. Parmi celles qui retiendront l’attention figurent les élections générales en Inde – qui devraient débuter le 8 avril et se terminer en mai – et concernent notamment les représentants de la chambre basse (Lok Sabha). En juillet 2018, la Banque mondiale avait fait savoir que le pays était devenu la sixième puissance économique mondiale devant la France. C’est aussi le troisième pays émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine et les Etats-Unis. En dépit d’efforts substantiels dans le secteur des énergies renouvelables (voir IE), l’Inde reste encore très largement tributaire du charbon. A l’issue des élections de 2014, la droite nationaliste hindoue du BJP (Bharatiya Janata Party) avait gagné la majorité des sièges à la Lok Sabha. Mais en remportant les assemblées législatives dans trois Etats (Chhattisgarh, Madhya Pradesh, Rajasthan) sur les cinq dont le renouvellement était proposé au suffrage lors des élections qui se sont déroulées en novembre et décembre, l’INC (Indian National Congress) s’est remis dans la course.

Ces derniers mois, le mécontentement a gagné de nombreuses couches de la population (commerçants, agriculteurs, jeunes, minorités religieuses, etc.). Les 8 et 9 janvier, dix centrales syndicales ainsi que plusieurs fédérations indépendantes ont déclenché ce qui est considéré comme la plus grande grève de l’histoire de l’Inde en mobilisant plus de 150 millions de grévistes. Les manifestants réclament, entre autres, la ratification par le pays de la convention 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, et de la convention 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective. Ils demandent également une véritable concertation entre le gouvernement et les syndicats sur la réforme de la législation du travail, un salaire minimum d’au moins 15 000 roupies, soit 186 euros (les salaires minimaux varient selon les Etats, les secteurs et les niveaux de qualification) et l’arrêt de la précarisation des emplois permanents…