Une analyse des politiques des sociétés de l’alimentation en matière de lutte contre le travail forcé

Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), quelque 25 millions de personnes dans le monde se trouvaient en situation de travail forcé en 2016. De fait, de nombreux secteurs sont touchés par ce fléau, notamment celui de l’agroalimentaire (plantations de thé, de cacao ou autres cultures situées dans les zones de flux migratoire, etc.). L’association américaine KnowTheChain a analysé 38 entreprises en lien avec l’alimentation et les boissons afin d’examiner leurs politiques de lutte contre le travail forcé dans leur chaîne d’approvisionnement. Le rapport, rendu public le 1er octobre, passe en revue différents aspects, tels que les processus de recrutement des ouvriers, les efforts pour s’approvisionner en matières premières responsables, les mécanismes de contrôle et de recueil des plaintes. Force est de constater qu’en dépit de l’existence de progrès depuis l’étude précédente (en 2016), la note moyenne reste faible (30 sur un total de 100). Le document souligne que si de nombreuses compagnies disposent d’une politique et expriment des engagements, les mesures concrètes attestant que cette politique est suivie d’effets sont encore peu convaincantes. Deux groupes français figurent dans le panel : Danone, qui occupe la 12e place, et Carrefour, qui se positionne au 20e rang.