En dépit d’une récente déconvenue, les procès climatiques se poursuivent aux Etats-Unis

Depuis quelques années, les actions juridiques se multiplient dans plusieurs pays pour faire reconnaître la responsabilité des Etats et de certaines entreprises dans le dérèglement climatique et les dommages associés. Aux Etats-Unis, des groupes de citoyens, des comtés et des grandes villes ont engagé des actions de ce type (voir IE). Mais sur cette question, la cour fédérale de district pour le nord de la Californie a rejeté, le 25 juin, la plainte déposée en 2017 par les villes d’Oakland et de San Francisco à l’encontre de cinq compagnies pétrolières. Bien que le juge William Alsup en charge de l’affaire ait reconnu que les dangers relevés dans la plainte étaient réels et admis par les deux parties, il a précisé que « le problème méritait une solution à une échelle plus large que celle qui pouvait être accordée par un juge de district » et estimé que la plainte nécessitait des décisions entrant dans le champ de la politique étrangère et intérieure, et ne relevant pas de sa compétence. Les défenseurs se disent satisfaits de la décision et appellent à ce qu’elle soit suivie pour les autres cas en cours. Pour les plaignants, le combat ne fait que commencer. Du reste, le 2 juillet, le Rhode Island est devenu le premier Etat des Etats-Unis à poursuivre des compagnies pétrolières (vingt et une au total) pour leur contribution au dérèglement climatique et pour les conséquences en résultant. Dans ses prétentions, l’Etat plaignant réclame des compensations non chiffrées à ce stade, mais censées couvrir les dommages et les coûts supplémentaires générés par les événements climatiques extrêmes, les pertes économiques et les conséquences sanitaires.