Des situations d’esclavage moderne dans le secteur de la construction à Londres

Dans son rapport 2018 Emploi et questions sociales dans le monde publié en février, l’Organisation internationale du travail (OIT) dresse un tableau de la situation des conditions d’emploi et souligne le risque de voir augmenter le nombre de travailleurs vulnérables dans les prochaines années. Parmi les populations les plus exposées figurent les travailleurs migrants, y compris dans les pays industriels. L’organisation caritative Focus on Labour Exploitation (FLEX) vient de publier un rapport dans lequel elle indique que 54 % des travailleurs employés dans le secteur de la construction à Londres sont des migrants, que la moitié d’entre eux ne bénéficient pas d’un contrat de travail écrit, que plus d’un tiers assurent qu’ils n’ont pas été payés pour le travail effectué, tandis que 53 % déclarent qu’ils ont été exposés à des conditions de travail dangereuses. Ces abus qui, dans certains cas, peuvent être assimilés à de l’esclavage moderne, prospèrent du fait, entre autres, de l’absence de représentation syndicale pour ces populations, de la quasi-inexistence de liens avec leur communauté d’origine, de la prolifération des contrats flexibles ou à courte durée et du recours excessif à la sous-traitance…