Un cabinet d’audit lance un projet visant à certifier la qualité sociétale des mines de cobalt en RDC

La transition vers une économie plus verte n’est pas sans conséquences environnementales et sociales. Au premier plan, on trouve l’exploitation des minerais – comme le cobalt – nécessaires aux besoins considérables liés à la fabrication de solutions de stockage d’énergie. Ces dernières années, la République démocratique du Congo (RDC), qui représente plus de la moitié des approvisionnements mondiaux en cobalt, a fait l’objet de plusieurs rapports et de nombreuses réactions face aux conditions écologiques et sociales déplorables dans lesquelles ses mines artisanales sont exploitées (voir IE). Aussi une partie de l’industrie est-elle à la recherche de réponses pouvant la mettre à l’abri des critiques des ONG et des organisations syndicales. C’est dans ce contexte que la société d’audit britannique RCS Global a annoncé, le 25 mars, qu’elle lançait un projet pilote, baptisé « Better Cobalt », visant à certifier que les petites mines artisanales et les mines semi-mécanisées de la RDC respectaient les lignes directrices de l’OCDE (avec un focus sur le travail des enfants et les droits humains). Le personnel de RCS Global établi sur place sera chargé de relever les éventuelles violations et d’alimenter une base de données qui informera en temps réel l’ensemble des acteurs de la chaîne d’approvisionnement. Un dispositif de traçabilité permettra également de réduire les risques de contamination de cette chaîne. Le projet pilote va, pour débuter, porter sur cinq sites. Devant le désastre écologique et humain observé en RDC, certaines ONG britanniques saluent l’initiative, mais elles précisent qu’elles seront attentives à la qualité du processus afin qu’il ne se traduise pas en réalité par une solution cosmétique destinée à blanchir l’image des acteurs concernés.