Le secteur de la joaillerie doit s’améliorer en matière de droits humains

Le système de certification du processus de Kimberley est entré en vigueur en 2003 pour mettre un terme au commerce des diamants qui alimentait les conflits armés externes ou internes affectant plusieurs pays. En dépit de nombreuses critiques, le dispositif a permis d’assainir en partie ce marché et la plupart des grandes maisons de joaillerie s’approvisionnent désormais en diamants certifiés. Par ailleurs, aux Etats-Unis, la loi Dodd-Frank impose aux entreprises faisant appel au marché financier un devoir de vigilance sur leurs approvisionnements pour certains minerais provenant de la région des Grands Lacs (les minerais de conflit, dont l’or). Mais la loi est actuellement attaquée par l’administration Trump. De son côté, l’Union européenne a prévu la mise en place d’une réglementation à peu près similaire en 2021. Cela étant, ces dispositifs ne couvrent pas les autres situations de violation des droits humains, comme l’exploitation des enfants, courante dans les mines de petite taille. Le 8 février, l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport dans lequel elle passe en revue treize grands joaillers mondiaux, dont le français Cartier et l’italien Bulgari (qui appartient au groupe LVMH). HRW a classé les maisons en six catégories (excellent, strong, moderate, weak, very weak, no ranking) selon sept critères principaux : existence d’une politique d’approvisionnement, traçabilité des approvisionnements d’or et de diamants, évaluation de tous les risques relatifs au respect des droits humains, dispositifs pour réduire les risques de violation, audits tierce partie des plans de vigilance, reporting public annuel de la mise en œuvre de ces plans, publication de la liste des fournisseurs d’or et de diamants. Aucune marque n’a obtenu l’appréciation « excellent » et une seule (Tiffany) a été classée dans la catégorie « strong ». Cartier et Bulgari ont été rangés dans la catégorie « moderate ».