Des investisseurs s’attendent à une taxation de la viande d’ici à quelques années

L’idée selon laquelle la consommation de viande est excessive dans les économies matures fait progressivement son chemin dans les esprits. C’est aussi le constat de l’association Greenpeace, qui a récemment lancé une campagne de sensibilisation sur la consommation de viande dans les cantines scolaires françaises. Pour l’ONG, les quantités de viande et de produits laitiers qui y sont servies sont deux fois plus élevées que celles recommandées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Cette surconsommation peut avoir des conséquences néfastes sur la santé (surpoids, obésité, et à terme maladies cardio-vasculaires, diabète, etc.), mais aussi sur l’environnement : résistance aux antibiotiques, déforestation et dégradation des sols, menaces sur la disponibilité hydrique (et la sécurité alimentaire), changements climatiques (l’élevage serait responsable de près de 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que le secteur du transport). Les associations écologistes ne sont pas les seules à alerter la communauté face à ce phénomène. Outre les scientifiques et les institutions internationales, comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les investisseurs financiers commencent à se mobiliser. Ainsi le réseau FAIRR (Farm Animal Investment Risk & Return) – qui rassemble des investisseurs représentant plus de 4 000 milliards de dollars sous gestion – a-t-il achevé un rapport qui sera rendu public courant janvier, selon lequel les années à venir pourraient voir la généralisation de taxes sur la viande à l’instar de ce qui a pu être observé sur le tabac, le carbone et le sucre.