Le traitement de Sanofi contre la dengue peut être dangereux : les Philippines ordonnent son retrait

La dengue affecte chaque année plus de 400 millions de personnes dans le monde et occasionne, dans sa forme la plus sévère, 22 000 décès. En décembre 2015, le laboratoire pharmaceutique français Sanofi avait annoncé l’autorisation de mise sur le marché mexicain du Dengvaxia, le premier vaccin homologué contre la dengue. Ce vaccin est aujourd’hui approuvé dans dix-neuf pays. Toutefois, le 2 septembre 2016, des chercheurs de l’Imperial College of London et de l’université de Floride avaient publié un article dans lequel ils estimaient que le Dengvaxia comportait de graves risques d’infection pour les sujets séronégatifs dans les zones où la prévalence était peu élevée (IE n° 243). La même année, le Haut Conseil de la santé publique indiquait, quant à lui, qu’il n’était pas favorable à la vaccination contre la dengue dans les territoires français d’Afrique et d’Amérique. Plus d’un an plus tard, le 29 novembre 2017, le laboratoire a fait savoir que le vaccin avait un effet protecteur pour les personnes qui avaient déjà été infectées par le virus dans le passé, mais qu’il pouvait provoquer des infections sévères de dengue chez les sujets n’ayant pas d’antécédents. De ce fait, Sanofi va demander aux autorités de santé de mettre à jour la notice d’information de son vaccin et a constitué une provision pour dépréciation de ses stocks de vaccin. Le 1er décembre, les autorités de santé philippines ont, quant à elles, ordonné à Sanofi de cesser la commercialisation du Dengvaxia sur leur territoire et d’organiser son retrait du marché. Puis, le 4 décembre, elles ont diligenté une enquête pour « atteinte présumée à la santé publique ». De son côté, Sanofi a indiqué le même jour que l’analyse de données s’étalant sur cinq ans montrait que le risque d’infection sévère chez des personnes non infectées était de 2 ‰ environ et que toutes avaient pu ensuite être guéries grâce à des traitements appropriés.