Le London Metal Exchange lance une enquête sur l’origine du cobalt négocié à Londres

Avec l’augmentation des ventes de véhicules électriques, le cours du cobalt a progressé de plus de 80 % depuis le début de l’année. Toutefois, ce minerai est depuis plusieurs mois pointé du doigt en raison des conditions dans lesquelles il est extrait (IE n° 269). Plus de la moitié de la production mondiale de cobalt provient de République démocratique du Congo (RDC). Une importante partie de cette production est extraite dans des mines artisanales par des ouvriers travaillant souvent à mains nues ou par des enfants, avant d’être acheminée en Chine afin d’y être traitée. Sous la pression d’associations de défense des droits humains, et en particulier d’Amnesty International, des entreprises s’efforcent désormais de s’assurer que le cobalt utilisé dans leurs produits ne provient pas de sources douteuses. Mais il n’est pas toujours aisé de vérifier l’origine du métal, celui-ci étant fréquemment négocié sur les marchés internationaux, notamment sur le London Metal Exchange (LME, le premier marché mondial des métaux non ferreux). Or, sur le LME, si les acheteurs peuvent s’assurer que leurs achats répondent bien à des standards de qualité, ils ne peuvent en vérifier l’origine. Aussi cet été, deux traders remarquant l’apparition sur le marché de la société chinoise Yantai Cash Industrial – un producteur chinois basé dans la province du Shandong soupçonné de s’approvisionner auprès de mines artisanales en RDC, avec un risque important de travail des enfants – ont-ils exprimé leur inquiétude sur la « qualité sociale » des transactions. Dans son édition du 22 novembre 2017, le Financial Times a indiqué qu’un questionnaire avait été adressé le 10 novembre par le LME à tous ses fournisseurs, en leur demandant de décrire la manière dont ils garantissaient que les matières premières qu’ils négociaient sur le marché étaient issues de sources responsables. Le LME précisait que cette initiative ne visait pas un producteur particulier, mais qu’elle s’inscrivait dans une démarche plus large. Les réponses devaient lui être adressées avant le 1er décembre.