Déplacements de population en Zambie et au Togo. Du fatalisme à l’action en justice…

A l’instar de nombreux pays africains, le potentiel agricole de la Zambie est immense. Et comme dans de nombreux pays africains, ce potentiel est largement convoité, car il pourrait permettre de garantir l’approvisionnement en denrées des années à venir, qui s’annoncent difficiles. Un rapport de l’organisation Human Rights Watch (de la fin du mois d’octobre) dresse un état des lieux de la situation du district de Serenje. Basé sur 130 entretiens avec des habitants, le document montre comment des centaines de familles ont été écartées des terres qu’elles cultivaient depuis des décennies sans dédommagement, sans accès à un toit, aux écoles, à la nourriture et à l’eau, afin de laisser la place à des exploitations commerciales. L’ONG dénonce le laxisme du gouvernement qui n’a pas fait respecter la loi censée protéger ces populations. A l’ouest du continent, au Togo, les habitants de 21 villages ont également été expropriés il y a une trentaine d’années, mais cette fois, en faveur d’un barrage (Nangbeto). La Communauté électrique du Bénin (CEB), la structure étatique bénino-togolaise qui gère ce barrage, avait pris de nombreux engagements pour dédommager la population, mais elle ne les aurait pas respectés. C’est pourquoi, après de longues et vaines procédures, les victimes ont décidé de saisir la Cour de justice de la CEDEAO.