Veolia veut dynamiser son activité de recyclage du plastique. Une bonne nouvelle, mais…

En juillet 2017, des chercheurs américains ont calculé qu’entre 1950 et aujourd’hui, l’industrie chimique avait produit 8,3 milliards de tonnes de matières plastiques (voir IE n° 263), dont près de 80 % ont été mises en décharge ou libérées dans la nature, représentant ainsi l’une des plus importantes sources de pollution. Leur recyclage est encore marginal (30 % en Europe et 20 % dans le monde), notamment en raison de structures de collecte très imparfaites, d’un éventail de techniques de recyclage incomplet et de coûts de traitement trop élevés par rapport aux prix de production de matières vierges. Le 5 octobre, Antoine Frérot, président de Veolia, a annoncé que son groupe avait l’intention de multiplier par cinq son chiffre d’affaires dans le recyclage du plastique d’ici à 2025 pour le porter à un milliard d’euros. Pour ce faire, l’entreprise, qui traite aujourd’hui 250 000 tonnes de déchets plastiques, entend structurer une filiale de recyclage et de valorisation au niveau mondial. Il convient néanmoins de relativiser cette bonne nouvelle dans la lutte contre la pollution et la limitation de la consommation d’énergies fossiles au regard des projections : celles-ci prévoient en effet une production mondiale de plastique pouvant atteindre 550 millions de tonnes environ en 2030 (contre quelque 390 millions de tonnes actuellement). Dans ce contexte, une bonne nouvelle pour l’environnement ne serait pas tant l’augmentation du volume de matériaux recyclés que la diminution de la quantité qui ne le sera pas.