Les grands groupes répondent très imparfaitement à la législation britannique sur l’esclavage moderne

Selon la législation britannique – Modern Slavery Act (2015) –, les sociétés dont le chiffre d’affaires est supérieur à 36 millions de livres (40 millions d’euros environ) doivent produire un état annuel sur les mesures adoptées pour combattre les situations d’esclavage dans leur chaîne d’approvisionnement. Core, une coalition d’ONG sur la responsabilité des entreprises, a réalisé une étude sur le niveau de transparence d’un panel de cinquante entreprises présentes au Royaume-Uni au regard de la loi (parmi lesquelles Dior, qui n’a pas enregistré de déclaration, L’Oréal et Sodexo). Le rapport analyse les déclarations faites à propos de l’approvisionnement en matières premières liées à des cas d’exploitation humaine, comme le cacao d’Afrique de l’Ouest, l’or, le mica venant d’Inde, l’huile de palme d’Indonésie ou le thé d’Assam (Inde), mais aussi les déclarations d’entreprises appartenant à des secteurs exposés (habillement, hôtellerie, construction, clubs de football). Dans son étude, la coalition relève de nombreux manquements dans les déclarations enregistrées dans le Modern Slavery Registry et formule un certain nombre de recommandations. Elle note en outre que le registre ne réunit que 3 000 déclarations, alors qu’on dénombre 12 000 à 17 000 sociétés concernées.