Selon des ONG, cinq groupes financiers français participent à la colonisation des territoires palestiniens

Huit organisations, dont l’Association France Palestine Solidarité, le CCFD-Terre solidaire et la Ligue des droits de l’Homme, ont publié le 29 mars un rapport du cabinet de conseil néerlandais Profundo intitulé Les liaisons dangereuses des banques françaises avec la colonisation israélienne. Ce document dénonce la contribution de cinq groupes financiers français (BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale, BPCE et Axa) à la colonisation israélienne des territoires palestiniens à travers leurs participations minoritaires, directes ou indirectes, au capital de banques ou d’entreprises israéliennes impliquées dans les colonies. Or, la colonisation de ces territoires est considérée comme illégale par les Nations unies. Les entreprises participant à l’établissement ou au développement des colonies de peuplement pourraient ainsi être considérées comme pénalement responsables (voir IE n° 181). Les organisations appellent donc la France à prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que ses entreprises appliquent le droit international. Le soutien à la colonisation israélienne se pose aujourd’hui avec d’autant plus d’acuité que selon le rapport, cette colonisation s’accélère, avec des chiffres record en matière de destruction d’habitations de Palestiniens et de confiscation de terres en 2016. Hasard du calendrier, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a annoncé le 30 mars la création d’une nouvelle colonie, la première approuvée par le gouvernement depuis 1991. La question des activités des entreprises en Israël et en Palestine préoccupe d’ailleurs certaines catégories de consommateurs engagés. En novembre 2016, la France avait été le premier pays européen à mettre en place un étiquetage obligatoire des produits provenant des colonies israéliennes (voir IE n° 248), ouvrant ainsi la porte à des actions de boycott. Mais cette question inquiète également les actionnaires, comme l’attestent les vingt et un projets de résolution déposés sur ce thème pour les assemblées générales américaines de 2017 (voir IE n° 255).