Le fonds souverain norvégien s’immisce dans le débat sur la rémunération des dirigeants

En début d’année, BlackRock, la plus grande société de gestion mondiale, exprimait son intention de ne pas approuver les augmentations de rémunération des dirigeants excédant celles des autres salariés de l’entreprise. Cette fois, c’est au tour du fonds souverain norvégien (860 milliards d’euros environ investis dans 8 985 sociétés représentant 1,3 % de la capitalisation boursière mondiale) de communiquer son avis sur les rémunérations des dirigeants des sociétés cotées (31 mars). Selon le directeur général du fonds, Yngve Slyngstad, les plans définissant la part variable de ces rémunérations, qui se veulent souvent comme des plans d’incitation à long terme basés sur des objectifs prenant pour comparaison des entreprises paires, conduisent au contraire les dirigeants à se focaliser sur le court terme. Pour résoudre ce paradoxe, une part substantielle du salaire devrait être versée en actions de la société et conservée par le dirigeant durant cinq ans au moins (de préférence dix ans), y compris lorsqu’il quitte la société. Par ailleurs, les modes de calcul devraient être simples [en France, lors des assemblées générales, le temps consacré aux rémunérations des dirigeants occupe souvent une part prépondérante de la durée totale des réunions, NDLR]. Les conseils d’administration devraient également fixer systématiquement un plafond à ne pas dépasser. Le fonds précise qu’il va progressivement diffuser ces principes et les utiliser comme une base de discussion avec le management et les autres investisseurs. Cela étant, il entend bien, à terme, sanctionner les entreprises récalcitrantes.