Bataille de chiffres autour du « peak oil » (pic pétrolier)

Dans son dernier rapport sur les perspectives énergétiques, publié en janvier, la compagnie pétrolière BP prévoyait une augmentation de la demande pétrolière jusqu’en 2040 (voir Impact Entreprises n° 251). Mais selon un autre rapport, cette fois rédigé par le Grantham Institute at Imperial College London et l’association Carbon Tracker Initiative, la demande en pétrole et en charbon pourrait bien atteindre un plafond dès 2020. Les auteurs soulignent que les prévisions réalisées, notamment par les compagnies pétrolières, s’appuient le plus souvent sur des scénarios reposant sur une approche de statu quo (business as usual) et prennent insuffisamment en compte les tendances observées en matière de baisse des coûts des technologies des énergies renouvelables. Selon leurs estimations, l’énergie photovoltaïque pourrait constituer 23 % du bouquet énergétique mondial en 2040 et 29 % en 2050 (alors qu’Exxon prévoit, par exemple, qu’elle ne représentera que 11 % en 2040) et la consommation de charbon pourrait diminuer à partir de 2020 pour atteindre la moitié de son niveau de 2012 en 2050. Les véhicules électriques représenteraient un tiers du transport routier en 2035, la moitié en 2040 et les deux tiers en 2050 (contre 6 % du marché seulement en 2035 dans le scénario de BP évoqué ci-dessus). Ce scénario pourrait ainsi contenir l’augmentation de température entre 2,4 °C et 2,7 °C d’ici à 2100 contre 4 °C pour les approches de statu quo.