L’exploitation du lithium menace des écosystèmes fragiles en Bolivie

La demande de lithium, utilisé dans les batteries électriques, est appelée à croître rapidement. Présent dans les océans à une faible concentration, les déserts de sel (ou salars), qui sont d’anciens grands lacs salés asséchés, offrent des conditions d’exploitation idéales. Selon l’organisme gouvernemental américain de sismologie et de géologie (USGS), la Bolivie, l’Argentine et le Chili, qui comptent de nombreux salars, détiennent 70 % des réserves mondiales de lithium. Son exploitation reste cependant marginale en Bolivie du fait de l’obligation pour les entreprises de créer une filière de transformation sur place. L’intérêt récent du fabricant de véhicules électriques californien Tesla a relancé les spéculations sur le lithium bolivien, ravivant les craintes des associations de protection de l’environnement au sujet du salar d’Uyuni, le plus grand du pays, qui concentre l’attention des exploitants. Cet espace a priori stérile est en effet le refuge d’une biodiversité remarquable : oiseaux migrateurs, cactus plusieurs fois centenaires subsistant sur des îlots au milieu du désert… Le défi du gouvernement bolivien, qui réalise d’importants investissements pour la constitution d’une filière locale de lithium, sera donc de concilier le développement de la population et la protection de ces écosystèmes fragiles, alors même que l’exemple argentin montre combien cette industrie peut être destructrice.