Edito

L’année 2016 a été marquée par un renforcement des mouvements de repli sur soi et des positions radicales, qui semblent toucher toutes les composantes de la société. Et il n’est pas certain que ces tendances ralentissent en 2017. Côté RSE, les positions paraissent également se durcir. En 2016, Impact Entreprises a relevé près de 20 actions en justice portant sur des questions relatives à l’environnement, aux droits humains ou à la santé. La RSE devient ainsi pour les entreprises une dimension liée à des risques juridiques majeurs. On note, par ailleurs, une accélération des initiatives visant à maîtriser la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et ce en dépit des positions climato-sceptiques de la future nouvelle administration américaine. Mais ces progrès se heurtent désormais à la barrière que constitue la maîtrise des impacts de la chaîne d’approvisionnement. Aussi peut-on se demander si la dynamique engagée est suffisante au regard de la gravité de la situation. La réputation des entreprises, quant à elle, semble encore perdre du terrain dans les esprits, et des affaires comme celle du Dieselgate, les polémiques liées aux rémunérations des dirigeants des grandes entreprises ou les écarts relevés entre les présentations de certaines sociétés à propos de leurs politiques de développement durable et les réalités observées sur le terrain ne peuvent que ternir davantage cette image collective. Faut-il en déduire qu’il n’y a pas de réconciliation possible entre les grandes entreprises et une partie des composantes qui forment leurs parties prenantes ? Ou bien faut-il accepter que la responsabilité des entreprises passe par celle de leurs parties prenantes et que cette dernière s’exprime justement par une exigence sur le plan de la qualité sociale et environnementale tout comme elle doit s’exprimer par une exigence sur le plan de la qualité matérielle ?