L’industrie du charbon entre sérénité, optimisme et exaspération à la suite de l’accord de Paris

La dimension peu contraignante de l’accord de Paris sur le climat a « tempéré » l’enthousiasme de certains observateurs, en particulier des associations écologistes, qui s’interrogent sur son effectivité. Mais l’ambition collective exprimée par les 195 Etats signataires a également irrité certains milieux industriels. Brian Ricketts, le secrétaire général d’Euracoal (l’association européenne du charbon et du lignite), s’est ainsi livré à une violente critique dans une lettre adressée à ses membres. Il y dénonce un « mensonge » des Nations unies qui, avec l’appui d’ONG au sujet desquelles Brian Ricketts précise qu’il ignore l’origine de leurs financements, ont fait croire au monde que les énergies renouvelables étaient la solution pour lutter contre le réchauffement climatique, et qui ont désigné les énergies fossiles comme « l’ennemi public numéro 1 ». Et de conclure son courrier par ces mots : « Nous serons haïs et diffamés, de la même manière que les trafiquants d’esclaves ont été haïs et diffamés. C’est une situation insoutenable que l’industrie ne devrait pas accepter plus longtemps. » Plusieurs pays grands producteurs ou consommateurs de charbon, comme l’Inde, le Japon ou la Corée du Sud, ont cependant déjà annoncé que l’accord de Paris ne modifierait pas leurs objectifs de production ou de consommation de charbon. L’Australie a même déclaré que l’accord était une bonne nouvelle et qu’il pourrait accroître la demande de charbon australien, dont la qualité convient parfaitement aux exigences des centrales à « haut rendement et faibles émissions ». Si l’accord est un succès diplomatique, sa mise en œuvre voit déjà apparaître les premiers signes de résistance.