La convention signée par la distribution va-t-elle suffire pour en finir avec le gaspillage alimentaire ?

Recalé par le Conseil constitutionnel le 13 août, l’amendement portant sur le gaspillage alimentaire dans la grande distribution introduit dans le projet de loi sur la transition énergétique a trouvé une seconde chance dans la convention d’engagement volontaire signée par les entreprises du secteur le 27 août. Cet accord prévoit notamment l’interdiction de rendre impropres à la consommation les denrées consommables et l’obligation d’établir des conventions de don avec des associations caritatives. S’estimant désignées comme boucs émissaires, les enseignes ont d’abord protesté contre la méthode utilisée par la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie précisant que la part du gaspillage revenant au secteur était faible (entre 5 et 10 % selon les calculs) et qu’elles intervenaient déjà beaucoup dans ce domaine. Si ces protestations sont légitimes et si ces mesures vont également dans le bon sens, plusieurs points méritent cependant d’être précisés : c’est depuis peu que les enseignes françaises communiquent sur les plans engagés pour lutter contre le gaspillage ; à ce titre, les sociétés devraient d’ailleurs publier annuellement les quantités valorisées et jetées (et pas seulement les quantités données) ; elles devraient davantage intervenir en amont, dans la chaîne d’approvisionnement, mais aussi sur l’aval, auprès des ménages (qui jettent 70 % des denrées), avec, par exemple, la suppression de certaines promotions. Démarche qui semble ne pas fonctionner en France si l’on en croit la réponse apportée par Jean-Charles Naouri à une question posée par un actionnaire lors de l’assemblée générale du groupe Casino le 6 mai 2014.