Un ancien président de Shell critique la lenteur du secteur pétrolier sur la question climatique

Lors du congrès mondial du gaz, qui s’est déroulé début juin, les industriels du secteur gazier ont encouragé une mise à l’index du charbon au profit… du gaz. La compagnie française Total a, du reste, annoncé son retrait total du charbon avec la vente de sa dernière activité dans ce domaine. Afin de soutenir leur industrie face au charbon, six compagnies pétrolières européennes (BG Group, BP, Shell, Eni, Statoil, Total) ont, par ailleurs, appelé à l’instauration d’un prix du carbone au plan mondial, sans toutefois donner de précision sur ce prix. Mais presque au même moment, lors d’un dîner organisé par le Carbon Trust, une organisation britannique, Sir Mark Moody-Stuart, qui a mené une grande partie de sa carrière au sein du groupe Shell et en a été le président de 1998 à 2001, a exprimé sa déception quant aux progrès réalisés par l’industrie pétrolière dans le champ de la lutte contre le changement climatique, en précisant que cela faisait quinze ans que le secteur appelait à un prix du carbone, mais qu’il avait fait bien peu de choses pour que cela se produise effectivement. Il a ajouté que le retrait de certains investisseurs des énergies fossiles était une réponse rationnelle à ce navrant manque de progrès du secteur.