Edito

La maîtrise de la chaîne d’approvisionnement, qu’il s’agisse de conditions de travail ou de respect de l’environnement, est au cœur de la responsabilité élargie des entreprises et pose la question de l’influence du donneur d’ordre sur ses fournisseurs et des outils de contrôle dont il dispose pour vérifier la prise en compte de ses exigences. Parmi ces outils figurent les audits réalisés par des personnes ou des organismes tiers réputés indépendants (audits tierce partie). Mais depuis toujours, les organisations militantes mettent en doute la fiabilité de ce type d’audit (référentiels allégés, préparation préalable des sites, rémunération par les donneurs d’ordre ou les fournisseurs). Les nombreux cas de sites présentant de sérieuses lacunes en matière de droits humains, alors même qu’ils avaient été contrôlés par un organisme tiers, semblent leur donner raison. Cette fois, ce sont les chercheurs des très sérieux MIT et université d’Harvard qui suspectent les auditeurs tierce partie de faire preuve de partialité. Ne faudrait-il donc pas dès lors imaginer des dispositifs susceptibles de contrôler les contrôleurs a posteriori ?